Les Guerriers du Soleil Levant
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Histoire
La vie du samouraï
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Rôle du samouraï
Conclusion

Bibliographie

Introduction

L’empereur japonais de l’époque féodale était censé diriger tout le Japon, mais il n’était en réalité qu’une parure du pouvoir véritablement en place. Dans les faits, le Japon était dirigé par une caste guerrière qui possédait tous les droits et qui exerçait un pouvoir immense sur le peuple. Au sommet de cette caste guerrière se trouvaient les shoguns. Ces dictateurs militaires détenaient réellement le pouvoir sur tout ce qui se passait dans le pays. Ils contrôlaient à eux seuls les trois piliers du pouvoir: l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Sous ces dictateurs, se retrouvait, à cette époque, une pyramide hiérarchique semblable à celle du régime féodal européen. Le shogun pourrait facilement se comparer au roi, tandis que les seigneurs portaient le nom de daimyo. Ces daimyos avaient tous leurs armées personnelles formées de puissants guerriers: les samouraï.

Ces guerriers nous ont souvent été présentés comme de vulgaires soldats ou encore comme la police de l'époque. Il est fort probable que le samouraï ait été bien plus que cela. Nous chercherons à savoir quels rôles le samouraï jouait vraiment dans la société féodale japonaise. À notre avis, il est clair que le samouraï était en vérité un instrument d’acquisition et de maintien du pouvoir pour les seigneurs japonais de l’époque féodale. Afin de prouver cette hypothèse, nous ferons un bref survol historique de la période du système shogunal. Ensuite nous décrirons la vie de ses acteurs; les samouraï (vassaux du shogun), dans leur quotidien et dans leurs interactions avec la société afin de démontrer quels étaient leurs rôles véritables.

Notre méthode de recherche a surtout été centrée sur la recherche documentaire en bibliothèque et sur Internet. Pour bien développer notre sujet, nous nous sommes inspirés d'ouvrages sur le Japon féodal afin de trouver les informations nécessaires à la confirmation de notre hypothèse. À travers les prochaines pages, vous découvrirez le Japon médiéval grâce aux explications fournies par un personnage fictif: Yoshitsun Mishima.

Préambule

Je suis né Takashi Mishima, dernier enfant et fils du grand guerrier Keneda Mishima de l’honorable lignée du même nom. Ma famille est affiliée au noble clan des Tokugawa, elle lui doit fidélité et obéissance.
Ma naissance se déroula selon les rites shintô traditionnels. Yukiharu, ma mère, enfantait devant les sept banderoles blanches, symbolisant les principaux Kami, en présence de la Miko (prêtresse). Mon père faisait vibrer la corde de son arc afin de maintenir à distance les mauvais esprits et attirer l’attention des Kami. La prêtresse récitait des Harai, vers et prières de purification appropriés au bon déroulement de l’accouchement, et demandait aux esprits divins d’accorder leur sagesse et protection au nouveau né à venir. Ses vœux furent exhaussés. Je naquis vigoureux et ma mère eue peu de douleurs.
Mon père prit fierté à m’élever selon la voie du guerrier durant les dix premières années de mon existence. Il m’initia à la culture et aux armes. Lors de mon onzième anniversaire, je fus envoyé dans un monastère. Durant cinq années je travaillai sans relâche et complétai ma formation de samouraï. L’entraînement était très rigoureux, mais j’étais un élève doué et discipliné. Nous nous levions très tôt le matin pour étudier les sûtra et pour nous exercer à l’art subtil de la calligraphie, et ce jusqu’au midi. Après le repas, nous nous familiarisions aux grands classiques de la littérature chinoise; s’en suivait une rude séance d’exercices physiques qui se prolongeait jusqu’en soirée. L’après souper était réservé à la poésie et à la musique. Enfin l’étiquette nous était inculquée (loyauté, honneur) ainsi que tout le nécessaire à notre bonne formation de samouraï.
Vint le jour de mon quinzième anniversaire avec ses promesses de maturité et de réjouissances. Je sortis du monastère et rejoignis ma famille pour les festivités de mon rite d’initiation à la vie d’adulte. Je reçus mon hakama, symbole de ma maturité, et mon nouveau nom d’homme: Yoshitsun. Tetsuo, mon honnête oncle forgeron, lié à mon père par une ancienne amitié tirant racine de leur enfance, me remis l’arme qu’il s’était voué à forger au cours de mes deux dernières années de formation au monastère.



Il tira fièrement la lame de son fourreau et me l’a remis en me disant qu’elle m’était dédiée. Il affirma qu’elle fut conçue sur mesure pour moi selon les rites de purification secrètement transmis traditionnellement de père en fils dans sa famille et ne répondrait qu’à moi, qu’à partir de ce jour elle serait mon bien le plus précieux, mon âme, et que nos destins étaient désormais indissociables. J'étais désormais un samouraï. Je dédiai ma vie entière à mon seigneur et maître. Je devins un guerrier formidable et admiré de tous. Je contribuai à l'enrichissement et au prestige de mon maître, j'étais son plus fidèle serviteur. Je suis mort le sabre à la main, pour la gloire de mon maître. J'ai maintenant rejoint le monde des Kami, esprits divins. De ce nouveau monde, j'ai pu prendre du recul face à ma vie et me faire une nouvelle opinion du monde dans lequel j'ai vécu. Laissez-moi maintenant vous le présenter.

 
© Nicolas Mucci 2002 [ Haut ]