Les Guerriers du Soleil Levant
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Les classes sociales

En tant que samouraï, j’avais de lourdes responsabilités autant en temps de guerre (en tant que soldat) qu’en temps de paix (en tant que policier). Les habitants du Japon n’étaient pas tous considérés comme égaux. Un système de castes a été instauré à l’aube du shogunat appliquant le dicton « diviser pour mieux régner ». Je vais vous présenter la pyramide sociale à l’époque des Tokugawa, époque où j’ai vécu.

La place du Shogun
Le shogun a toujours été situé au-dessus de la pyramide sociale et il était, par le fait même, pratiquement au-dessus des lois applicables. À l’époque des Tokugawa, le shogun détenait entièrement le pouvoir militaire. Son autorité était réelle contrairement à l’empereur qui avait vu son pouvoir sacerdotal diminuer au point que son autorité pouvait être considérée comme théorique. Le rôle du shogun était d’assurer la protection du Japon et de se défaire des ennemis, autant ceux provenant de l’extérieur que ceux provenant de l’intérieur du pays. Il possédait son propre palais et sa garde de samouraï personnelle au cas où des dissensions entre lui et l’empereur se feraient sentir.

Les Bushis
En tant que samouraï, je faisais parti d’une minorité de la population japonaise: la caste bushi, considérée comme noble. Cette caste, sous l’entière autorité shogunale, comprenait les daimyos et les samouraï, qui eux, détenaient le pouvoir sur le peuple. Deux caractéristiques importantes distinguaient cette classe des autres. La première était l’interdiction de se mêler aux autres couches de la société. Elle impliquait donc la vie de château. La seconde était, comme dit précédemment, le port des deux sabres. Au dessus des samouraï siégeaient les daimyos et, parmi ceux-ci, certains se distinguaient par un prestige plus grand que celui des autres. La classe sociale des samouraï était divisée en deux sous-groupes, soit les samouraï du shogun et les samouraï des daimyos. Finalement, ce qu’il faut saisir, c’est que les gens servant auprès du shogun étaient insufflés de sa gloire et occupaient, par conséquent, une position plus enviable au sein de la société

Les paysans
Malgré leur nombre impressionnant, les paysans représentant l’écrasante majorité de la population du pays, ils étaient sous le joug des bushi. Ils constituaient le centre économique du Japon, étant donné que c’étaient eux qui cultivaient les terres. Les terres se faisaient très rares, elles n’étaient donc pas accessibles à qui voulait les posséder. Il fallait, soit les mériter, soit les conquérir. Les paysans passaient le plus clair de leur existence à cultiver des terres qui ne leur appartenaient pas et à payer des impôts, parfois faramineux, au daimyo de leur région.

Un samouraï pouvait obtenir des terres de par son héroïsme, lié aux exploits guerriers, et les faire cultiver. Comme je l’ai mentionné précédemment, les paysans n’avaient pas le droit au port de la lame et à l’apprentissage du combat. Ils étaient donc soumis à l’autorité des samouraï.

Les marchands et artisans
Sous la classe paysanne venait une autre minorité, celle des artisans et des marchands. Au sein même de cette classe il existait une différence d’appréciation sociale. Les artisans étaient plus respectés que les marchands puisqu’ils produisaient des biens liés à la culture japonaise. Étant donné que ces biens ne pouvaient satisfaire les besoins vitaux de l’humain, les artisans étaient d’une moindre importance que les paysans. Cependant, il est intéressant de constater que les forgerons qui fabriquaient les sabres des samouraï jouissaient d’une reconnaissance plus importante que celle des autres artisans. «Les marchands [se trouvaient au] bas de l’échelle sociale en dépit de leur influence sur la vie économique et culturelle du pays ». Les valeurs agraires véhiculées par le confucianisme expliquent ce fait puisqu’elles comptaient pour beaucoup dans l’éthique de la féodalité. Les marchands, contrairement aux paysans, étaient donc perçus comme improductifs. Ils ne prenaient pas part au processus de production et profitaient simplement de leur position d’intermédiaire pour s’enrichir. Il est à noter que la classe des samouraï [méprisaient] la classe des marchands bien qu’ayant parfaitement conscience de leur utilité dans le processus économique. Il est en effet indispensable de faire de l’argent pour payer une armée . Malgré que méprisée, la classe marchande était dotée d’un grand pouvoir financier. Certains marchands très fortunés «achetaient» même parfois leur titre de noblesse, afin d’attirer l’honneur sur leur famille et de pouvoir se procurer des terres pour s’assurer un revenu toujours plus substantiel.

Le bas de l'échelle
Le bas de l’échelle sociale était formé des gens dit «hors castes». Cette classe comprenait les acrobates, les lutteurs, les geishas et les ronins. Les geishas étaient des femmes invitées, lors de la cérémonie du thé ou pour toute autre occasion spéciale afin de divertir les invités de leur poésie, de leurs chants et de leurs danses. Elles se devaient donc d’être très cultivées. Elles se donnaient l’air de poupées de porcelaines sous leur lourd maquillage blanc.

Les ronins étaient des guerriers sans seigneur. Un samouraï pouvait devenir ronin soit parce qu’il était exclus du clan pour une faute, soit suite à la destruction de la famille de son seigneur. Ils étaient méprisés par la majorité de la caste des bushis parce que sans maître, sans engagement, sans allégeances, ils étaient considérés sans honneur. Un guerrier ronin pouvait tout aussi bien être un bandit de grand chemin qu’un gardien de temple, tout dépendant de sa personnalité et des emplois qui lui étaient offerts. Mais un ronin n’était pas «maudit» à jamais; il lui était possible de retrouver son honneur par certaines actions. Il pouvait tout simplement jurer allégeance à un nouveau maître s’il en trouvait un pour l’accepter. Il pouvait aussi venger la mort de son seigneur (si c’était la cause de sa déchéance), comme dans le cas des 47 ronins d’Ako, les plus fameux ronins de toute l’histoire du Japon. Ceux-ci avaient doublement lavé leur honneur puisqu’ils s’étaient suicidés par Seppuku après avoir vengés la mort de leur maître.

 
© Nicolas Mucci 2002 [ Haut ]